Prévention en santé : où sont les hommes?

Prévention en santé : où sont les hommes?

Par Pr Eric BOULANGER - Directeur médical du programme tempoforme® 
Juin 2024

 

Globalement, les hommes meurent en moyenne près de 6 ans plus tôt que les femmes.

Plusieurs raisons permettent d’expliquer ces différences entre hommes et femmes. Certains facteurs sont largement évitables. Le manque de prévention en santé chez les hommes en est un. Ce qui signifie qu’il est possible de se mobiliser pour, au moins en partie, rattraper ce retard ! Les messieurs ont donc une belle marge de progression pour prendre soin de leur santé et découvrir les aspects de la prévention.

 

La différence d’espérance de vie entre hommes et femmes

D’après l’INSEE, en 2023 en France, l’espérance de vie des femmes à la naissance atteint 85,7 ans contre 80 ans chez les hommes.

De plus, une femme de 60 ans actuellement peut espérer vivre, en moyenne, 27,6 ans contre 23,7 ans pour un homme du même âge. Ces chiffres sont estimés dans les conditions de mortalité, à chaque âge, observées en 2023.

Enfin, sur les 30 000 centenaires en France en 2023, 86 % sont des femmes, ce qui représente seulement 4 300 hommes.

C’est un fait : les hommes vivent moins longtemps que les femmes.

 

Pourquoi les hommes vivent-ils moins longtemps que les femmes ?

Moins de consultations chez le médecin

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Les hommes vont moins chez le médecin que les femmes.

Toujours selon l’INSEE, 88% des femmes ont consulté un médecin généraliste depuis moins d’1 an en 2019, contre 80 % des hommes.

Et c’est pire quand il s’agit d’aller chez un médecin spécialiste ! Toujours selon cette enquête, moins de la moitié des hommes n’y étaient pas allés depuis 1 an. 

Les hommes sont souvent moins disposés à consulter un médecin pour des examens de dépistage et des contrôles de santé réguliers. La gent masculine a tendance à se dire : tant que tout va bien, on ne se soucie de rien. Cette absence de démarche de prévention peut entraîner un retard dans le diagnostic et la prise en charge des problèmes de santé. 

Les messieurs repoussent l’échéance jusqu’au jour où ils se disent qu’il est temps de faire quelque chose… quand un problème devient réellement gênant. Ils attendent bien souvent d’être malades pour agir.

 

Le suivi gynécologique des femmes crée une vraie différence 

Les femmes sont habituées à voir un médecin depuis qu’elles sont jeunes, notamment un gynécologue. 

Le suivi gynécologique incite plus volontiers à s’occuper de leur santé : dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, suivi des grossesses, de la ménopause… Les hommes, eux, sont moins habitués à se préoccuper de leur santé personnelle, surtout en termes de prévention. 

La santé de l’homme est un tabou. Ils n’aiment pas du tout parler des pathologies masculines et n’osent pas aller consulter. Cette réalité rend la prise en soins plus difficile que lorsqu'une maladie est diagnostiquée plus précocément.

 

Un modèle psychologique et sociétal propre aux hommes

Certains hommes peuvent être réticents à rechercher des soins médicaux en raison de pressions sociales pour paraître forts et indépendants, ou par peur d'être perçus comme faibles.

Cette réticence peut être exacerbée par des attitudes traditionnelles sur la masculinité qui valorisent parfois les comportements à risque.

Même si cette distinction a tendance à s’atténuer avec l’évolution de la société, l’abus d’alcool, le tabagisme ou encore la conduite routière, plus dangereuse, restent prédominants chez les hommes. 

Ces modes de vie plus à risque occasionnent la survenue de maladies et de décès plus importants que pour la gent féminine. De plus, les hommes adoptent moins facilement des comportements sains, tels que l'exercice régulier, une alimentation équilibrée et la gestion du stress.

 

Bonne nouvelle : la prévention masculine évolue !

L’évolution des normes sociales

D’importants changements s’opèrent depuis plusieurs années du fait de l’évolution sociétale et de l'égalité hommes-femmes. Les mentalités évoluent.

De manière générale, les hommes prennent de plus en plus soin d’eux. La nouvelle génération montre l’exemple.

C’est le moment d’agir pour sensibiliser les hommes à l'importance de la prévention en santé. 

Pour cela, il faut leur fournir des ressources et des services adaptés à leurs besoins : campagnes de sensibilisation, services de dépistage et programmes de promotion de la santé spécifiquement conçus pour les hommes. Et des initiatives ont déjà vu le jour.

 

Prévenir et sensibiliser à la santé masculine : Movember 

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Movember a l’ambition de contribuer à ce que les hommes puissent mener une vie plus heureuse, plus saine et plus longue. L’objectif est de briser les tabous sur la santé masculine, tels que le cancer de la prostate, le cancer des testicules et la santé mentale en sensibilisant et en informant.

Movember combine "mo" (argot australien pour moustache) et "november" (novembre en anglais). Le mouvement utilise la moustache comme symbole pour attirer l'attention sur les problèmes de santé des hommes. Lancé en 2003 en Australie, Movember a rapidement gagné une reconnaissance internationale et mobilise aujourd'hui 6 millions de participants dans 21 pays. 

Depuis ses débuts, Movember a collecté plusieurs centaines de millions d'euros pour financer plus de 1250 projets.

Bien sûr, il ne faut pas attendre le mois de novembre pour se préoccuper de sa santé, mais ce mouvement illustre bien l'intérêt croissant le sujet.


 

À tempoforme®, nous faisons le même constat sur la santé masculine à l’échelle du vieillir bien. La proportion de femmes qui effectuent le test et qui viennent ensuite effectuer le bilan complet de santé est de 7 femmes pour 3 hommes. Pourtant, notre programme bénéficie tout autant à la gent masculine. Alors Messieurs, prenez en main votre santé et votre vieillissement !


 

Sources :

 

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